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Anthologie

L'An 2440 dans le texte

Une sélection d’extraits pour découvrir la précision de l'évocation utopiste d'un Paris et d'une société entièrement renouvelés par les idées des Lumières. L'An 2440, de Louis-Sébastien Mercier peut en effet être qualifié de premier roman d'anticipation et connut en son temps un immense succès. Il fait de la capitale une ville idéale, hygiénique et démocratique.

Épître dédicatoire

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440, 1771.
Dans l' Épître dédicatoire à son roman d'anticipation L'An 2440,  Louis-Sébastien Mercier annonce avec lyrisme et véhémence sa volonté de critiquer son époque mais affirme aussi sa foi en le progrès.

Auguste et respectable Année, qui dois amener la félicité sur la terre ; toi, hélas ? que je n’ai vue qu’en songe, quand tu viendras à jaillir du sein de l’éternité, ceux qui verront ton soleil fouleront aux pieds mes cendres et celles de trente générations, successivement éteintes et disparues dans le profond abîme de la mort. [...] La pensée survit à l’homme ; et voilà son plus glorieux apanage ! La pensée s’élève de son tombeau, prend un corps durable, immortel ; et tandis que les tonnerres du despotisme tombent et s’éteignent, la plume d’un écrivain franchit l’intervalle des temps, absout, ou punit les maîtres de l’univers

J’ai usé de l’empire que j’ai reçu en naissant ; j’ai cité devant ma raison solitaire les lois, les abus, les coutumes du pays où je vivais inconnu et obscur. J’ai connu cette haine vertueuse que l’être sensible doit à l’oppresseur : j’ai détesté la tyrannie, je l’ai flétrie, je l’ai combattue avec les forces qui étaient en mon pouvoir. Mais, auguste et respectable Année, j’ai eu beau, en te contemplant, élever, enflammer mes idées, elles ne seront peut-être à tes yeux que des idées de servitude.

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440 : Londres, 1771.

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Nouveau Discours Préliminaire (édition de 1801)

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440, 1801
Le roman d'anticipation L'an 2440, publié d'abord anonymement, est interdit en France ce qui participe probablement à son succès : il compte près de vingt éditions successives dès 1782. Lors de sa réédition avec ajouts, c'est avec un certain orgueil que Mercier s'affirme comme étant le véritable prophète de la révolution française.

Ce n'est pas sans une satisfaction intime, que je réimprime, au bout de vingt-huit années et pour la troisième fois un Rêve qui a annoncé et préparé la révolution française.
Sans doute plusieurs écrivains l’avaient pressentie ; mais sans accorder à J. J. Rousseau, à Voltaire et à d'autres beaucoup plus qu'ils ne méritent, pour quelques lignes vagues ou insignifiantes […]

Sans forcer le sens, et d'une manière claire et précise, j'ai mis au jour et sans équivoque, une prédiction qui embrassait tous les changements possibles, depuis la destruction des parlements, de la noblesse et du clergé, jusqu'à l'adoption du chapeau rond.
Jamais prédiction, j'ose le dire, ne fut plus voisine de l’événement, et ne fut en même-temps plus détaillée sur l'étonnante série de toutes les métamorphoses particulières. Je suis donc le véritable prophète de la révolution, et je le dis sans orgueil ; la providence ménage à chaque auteur dans ce bas monde une bonne fortune ; et pourquoi avoir attribué à des écrivains peu prononcés ou antérieurs, ce qui m'appartenait ouvertement et si récemment.

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440 : Paris, Lepetit jeune et Gérard, 1801

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Les Voitures

Mercier, L'an 2440, chapitre V, 1771.
L’An 2440 s’inscrit dans la tradition déjà ancienne de l’Utopie, dont Mercier reprend un certain nombre de conventions : un étranger arrive et un guide sage et bienveillant lui fait visiter sa civilisation, passant tous ses aspects en revue. Chaque chapitre traite d’un thème particulier : ici, le chapitre V évoque l'idée d'une circulation simplifiée des voitures dans les rues de Paris.

Je remarquai que tous les allants prenaient la droite, et que les venants prenaient la gauche. Ce moyen si simple de n’être point écrasé venait d’être imaginé tout à l’heure, tant il est vrai que ce n’est qu’avec le temps que se font les découvertes utiles. On évitait par-là les rencontres fâcheuses. Toutes les issues étaient sûres et faciles : et dans les cérémonies publiques où se trouvait l’affluence de la multitude, elle jouissait d’un spectacle qu’elle aime naturellement, et qu’il aurait été injuste de lui refuser. Chacun s’en retournait paisiblement chez soi, sans être ou froissé ou mort. Je ne voyais plus le coup d’œil risible et révoltant de mille carrosses mutuellement accrochés demeurer immobiles pendant trois heures, tandis que l’homme doré, l’homme imbécile qui se faisait traîner, oubliant qu’il avait des jambes, criait à la portière, et se lamentait de ne pouvoir avancer.

Le plus grand peuple formait une circulation libre, aisée et pleine d’ordre. Je rencontrai cent charrettes chargées de denrées ou de meubles, pour un seul carrosse, encore ce carrosse trainait-il un homme qui me parut infirme. Que sont devenues, dis-je, ces brillantes voitures élégamment dorées, peintes, vernissées, qui de mon temps remplissaient les rues de Paris ? Vous n’avez donc ici ni traitants, ni courtisanes, ni petits-maîtres ? Jadis ces trois misérables espèces insultaient au public, et semblaient jouer à l’envi l’une de l’autre à qui aurait l’avantage d’épouvanter l’honnête bourgeois qui fuyait à grands pas, de peur d’expirer sous la roue de leur char. Nos seigneurs prenaient le pavé de Paris pour la lice des jeux olympiques, et mettaient leur gloire à crever des chevaux. Alors se sauvait qui pouvait.

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440 : Londres, 1771.

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Les Chapeaux Brodés

Mercier, L'an 2440, chapitre VI, 1771.
Le narrateur s'étonne ici de l'uniformité et de la simplicité des habits observés qui ne reflètent pas la classe sociale de ceux qui les portent. Le guide lui explique alors la coutume du chapeau brodé, seul insigne d'honneur que le monarque peut accorder à tout homme digne de sagesse, y compris à l'homme du peuple.

Les choses me paraissent un peu changées, dis-je à mon guide ; je vois que tout le monde est vêtu d’une manière simple et modeste, et depuis que nous marchons je n’ai pas encore rencontré sur mon chemin un seul habit doré : je n’ai distingué ni galons, ni manchettes à dentelle. De mon temps un luxe puéril et ruineux avait dérangé toutes les cervelles ; un corps sans âme était surchargé de dorure, et l’automate alors ressemblait à un homme.
 
C’est justement ce qui nous a portés à mépriser cette ancienne livrée de l’orgueil. Notre œil ne s’arrête point à la surface. Lorsqu’un homme s’est fait connaître pour avoir excellé dans son art, il n’a pas besoin d’un habit magnifique ni d’un riche ameublement pour faire passer son mérite ; il n’a besoin ni d’admirateurs qui le prônent, ni de protecteurs qui l’étayent : ses actions parlent, et chaque citoyen s’intéresse à demander pour lui la récompense qu’elles méritent. Ceux qui courent la même carrière que lui, sont les premiers à solliciter en sa faveur. Chacun dresse une place, où sont peints dans tout leur jour les services qu’il a rendus à l’Etat. Le monarque ne manque point d’inviter à sa cour cet homme cher au peuple. Il converse avec lui pour s’instruire : car il ne pense pas que l’esprit de sagesse soit inné en lui. Il met à profit les leçons lumineuses de celui qui a pris quelque grand objet pour but principal de ses méditations. Il lui fait présent d’un chapeau où son nom est brodé et cette distinction vaut bien celle des rubans bleus, rouges et jaunes, qui chamarraient jadis des hommes absolument inconnus à la patrie. Vous pensez bien qu’un nom infâme n’oserait se montrer devant un public dont le regard le démentirait. Quiconque porte un de ces chapeaux honorables, peu passer partout ; en tout temps il a un libre accès au pied du trône, et c’est une loi fondamentale. Ainsi, lorsqu’un prince ou un duc n’ont rien fait pour faire broder leur nom, ils jouissent de leurs richesses, mais ils n’ont aucune marque d’honneur ; on les voit passer du même œil que le citoyen obscur qui se mêle et se perd dans la foule. La politique et la raison autorisent à la fois cette distinction : elle n’est injurieuse que pour ceux qui se sentent incapables de jamais s’élever. L’homme n’est pas assez parfait pour faire le bien, pour le seul honneur d’avoir bien fait. Mais cette noblesse, comme vous le pensez bien, est personnelle, et non héréditaire ou vénale.

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440 : Londres, 1771.

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Les Lanternes

Mercier, L'an 2440, chapitre XXVI, 1771.
Le narrateur poursuit sa visite du Paris de 2440 et visite ainsi le Pont Débaptisé (chapitre VII) ou le Collège des Quatre-Nations (chapitre XII), chaque lieu suscitant une réflexion sur l'usage qui lui est associé. Le chapitre XXVI s'intitule « Salle de spectacle »  : au sortir de la comédie, il découvre avec ébahissement qu'il peut se promener la nuit en toute sécurité dans des rues parisiennes éclairées par des lanternes et surveillées par des gardes.

Nous sortîmes de la salle du spectacle sans regret et sans confusion ; les issues étaient nombreuses et commodes. Je vis les rues parfaitement éclairées. Les lanternes étaient appliquées à la muraille, et leurs feux combinés ne laissaient aucune ombre ; elles ne répandaient pas non plus une clarté de réverbère dangereuse à la vue : les opticiens ne servaient pas la cause des oculistes. Je ne rencontrai plus au coin des bornes de ces prostituées qui, le pied dans le ruisseau, le visage enluminé, l’œil aussi hardi que le geste, vous proposaient d’un ton soldatesque des plaisirs aussi grossiers qu’insipides. Tous ces lieux de débauche où l’homme allait se dégrader, s’avilir et rougir à ses propres yeux, n’étaient plus tolérés ; car toute institution vicieuse n’arrête point une autre sorte de vice, ils se tiennent tous par la main ; et malheureusement il n’est point de vérité mieux prouvée que cette vérité triste.
 
Je vis des gardes qui surveillaient à la sûreté publique, et qui empêchaient qu’on ne troublât les heures du repos.  — Voilà la seule espèce de soldats dont nous ayons besoin, me dit mon guide ; nous n’avons plus une armée dévorante à entretenir en temps de paix. Ces dogues que nous nourrissions pour qu’ils s’élançassent à point nommé contre l’étranger, ont été sur le point de dévorer le fils de la maison. Mais le flambeau de la guerre enfin consumé est pour jamais éteint. Les souverains ont daigné écouter la voix du philosophe. Enchaînés par le plus fort des liens, par leur propre intérêt qu’ils ont reconnu après tant de siècles d’erreurs, la raison s’est fait jour dans leur âme ; ils ont ouvert les yeux sur le devoir que leur imposait le salut et la tranquillité des peuples ; ils n’ont mis leur gloire qu’à bien gouverner, préférant de faire un petit nombre d’heureux à l’ambition frénétique de dominer sur des pays dévastés, remplis de cœurs ulcérés, à qui la puissance du vainqueur devait toujours être odieuse. Les rois, d’un commun accord, ont mis des bornes à leur empire, bornes que la nature elle-même semblait leur avoir assignées, en séparant respectivement les états par des mers, des forêts ou des montagnes : ils ont compris qu’un royaume dont l’étendue serait moins immense, serait susceptible d’une meilleure forme de gouvernement. Les sages des nations ont dicté le traité général ; il s’est conclu d’une voix unanime : et ce qu’un siècle de fer et de boue, ce qu’un homme sans vertu appelait les rêves d’un homme de bien, s’est réalisé par des hommes éclairés et sensibles. Les anciens préjugés, non moins dangereux, qui divisaient les hommes au sujet de leur croyance, sont également tombés. Nous nous regardons tous comme frères, comme amis. L’Indien et le Chinois seront nos compatriotes dès qu’ils mettront le pied sur notre sol. Nous accoutumons nos enfants à regarder l’univers comme une seule et même famille, rassemblée sous l’œil du père commun.

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440 : Londres, 1771.

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La Bibliothèque du roi

Mercier, L'an 2440, chapitre XXVIII, 1771.
Dans le roman d'anticipation L'An 2440, le narrateur poursuit sa visite d'un nouveau Paris, dont les lieux et les usages ont été profondément renouvelés. C'est avec une grande surprise qu'il découvre ainsi que la Bibliothèque du roi est devenue un petit cabinet ne renfermant que quelques volumes.

Au lieu de ces quatre salles d’une longueur immense et qui renfermaient des milliers de volumes, je ne découvris qu’un petit cabinet où étaient plusieurs livres qui ne me parurent rien moins que volumineux. Surpris d’un si grand changement, je n’osais demander si un incendie fatal n’avait pas dévoré cette riche collection ? — Oui, me répondit-on, c’est un incendie mais ce sont nos mains qui l’ont allumé volontairement. […] Convaincus par les observations les plus exactes, que l’entendement s’embarrasse de lui-même dans mille difficultés étrangères, nous avons découvert qu’une bibliothèque nombreuse était le rendez-vous des plus grandes extravagances et des plus folles chimères. De votre temps, à la honte de la raison, on écrivait, puis on pensait. Nos auteurs suivent une marche toute opposée : nous avons immolé tous ces auteurs qui ensevelissaient leurs pensées sous un amas prodigieux de mots ou de passages.
 
Rien n’égare plus l’entendement que des livres mal faits […] D’un consentement unanime, nous avons rassemblé dans une vaste plaine tous les livres que nous avons jugé ou frivoles ou inutiles ou dangereux ; nous en avons formé une pyramide qui ressemblait en hauteur et en grosseur à une tour énorme : c’était assurément une nouvelle tour de Babel. Les journaux couronnaient ce bizarre édifice, et il était flanqué de toutes parts de mandements d’évêques, de remontrances de parlements, de réquisitoires et d’oraisons funèbres. Il était composé de cinq ou six cent mille commentateurs, de huit cent mille volumes de jurisprudence, de cinquante mille dictionnaires, de cent mille poèmes, de seize cent mille voyages et d’un milliard de romans. Nous avons mis le feu à cette masse épouvantable, comme un sacrifice expiatoire offert à la vérité, au bon sens, au vrai goût. Les flammes ont dévoré par torrent les sottises des hommes, tant anciens que modernes. […] Nous avons fait des abrégés de ce qu’il y avait de plus important ; on a réimprimé le meilleur : le tout a été corrigé d’après les vrais principes de la morale.

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440 : Londres, 1771.

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Versailles

Mercier, L'an 2440, chapitre XLIV, 1771.
Dans le dernier chapitre du roman d'anticipation L'An 2440 c'est avec stupeur que le narrateur, parvenu à Versailles, découvre qu'il ne reste que des ruines du palais royal. Symbole de l'orgueil de Louis XIV, ce bâtiment s'est écroulé sur lui-même.

J’arrive, je cherche des yeux ce palais superbe d’où partaient les destinées de plusieurs nations. Quelle surprise ! Je n’aperçus que des débris, des murs entrouverts, des statues mutilées ; quelques portiques à moitié renversés laissaient entrevoir une idée confuse de son antique magnificence : je marchais sur ces ruines, lorsque je fis rencontre d’un vieillard assis sur le chapiteau d’une colonne. « Oh ! Lui dis-je, qu’est devenu ce vaste palais ? -il est tombé ! -comment ? -il s’est écroulé sur lui-même. Un homme dans son orgueil impatient a voulu forcer ici la nature ; il a précipité édifices sur édifices ; avide de jouir dans sa volonté capricieuse, il a fatigué ses sujets. Ici est venu s’engloutir tout l’argent du royaume. Ici a coulé un fleuve de larmes pour composer ces bassins dont il ne reste aucuns vestiges. Voilà ce qui subsiste de ce colosse qu’un million de mains ont élevé avec tant d’efforts douloureux. Ce palais péchait par ses fondements ; il était l’image de la grandeur de celui qui l’a bâti. Les rois, ses successeurs, ont été obligés de fuir, de peur d’être écrasés. Puissent ces ruines crier à tous les souverains, que ceux qui abusent d’une puissance momentanée ne font que dévoiler leur faiblesse à la génération suivante… à ces mots il versait un torrent de larmes, et regardait le ciel d’un air contrit. -pourquoi pleurez-vous, lui dis-je ? Tout le monde est heureux, et ces débris n’annoncent rien moins que la misère publique ?»… il éleva sa voix et dit : « Ah ! Malheureux ! Sachez que je suis ce Louis XIV, qui a bâti ce triste palais. La justice divine a rallumé le flambeau de mes jours pour me faire contempler de plus près mon déplorable ouvrage… que les monuments de l’orgueil sont fragiles !… je pleure et je pleurerai toujours… ah ! Que n’ai-je su… » j’allais l’interroger lui-même, lorsqu’une des couleuvres dont ce séjour était encore rempli, s’élançant du tronçon d’une colonne autour de laquelle elle était repliée, me piqua au col, et je m’éveillai.

Louis-Sébastien Mercier, L'an 2440 : Londres, 1771.

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